Il y a quelques mois, intéressée par les alternatives durables et la démarche « zéro déchets », je décidais de débarrasser ma salle de bain de tout ce qui était jetable, en plastique ou dont les ingrédients n’étaient pas issus d’une agriculture biologique.
Cela a commencé par le déodorant, les produits à base de coton, la crème pour le visage et, plus récemment, les accessoires de rasage. Le rasoir de sûreté (également baptisé rasoir de sécurité, rasoir en chrome et/ou encore rasoir en inox) constitue une alternative efficace, économique et écologique aux rasoirs jetables.
Pourquoi les rasoirs jetables sont-ils nocifs pour notre environnement ? De quoi a-t-on besoin lorsque l’on désire passer au rasage zéro déchet ? Enfin, comment se raser avec un rasoir de sûreté ? Réponses dans cet article !
Le rasoir en plastique jetable : un impact négatif sur l’environnement
D’après des chiffres avancés par le site Planetoscope, chaque jour, 11 millions de rasoirs jetables de la marque « Bic » sont vendus dans le monde. Nous ne disposons pas des chiffres pour les rasoirs de la marque Venus, Wilkinson, Gillette et j’en passe, mais je vous laisse imaginer le résultat…
L’impact climatique du tout-jetable n’est pourtant pas à prendre à la légère car la matière première du plastique, c’est le pétrole brut.
Extrait du sol puis transporté pour être transformé et conditionné, le cycle de vie d’un rasoir est ponctué de nombreuses étapes à la source d’importantes émanations de CO2. Après une période d’utilisation extrêmement courte, votre rasoir est jeté à la poubelle. Il finira sa vie en décharge (autant dire, dans le sol), incinéré (brûler des combustibles fossiles – du pétrole – produit du méthane (CH4) qui contribue à l’effet de serre) ou réduit en miette dans l’océan (le microplastique, d’une taille inférieure à 5mm, contamine les cours d’eaux et est ingéré par le plancton, les mammifères marins et les poissons).
En préférant aux rasoirs jetables un rasoir réutilisable, on fait la part-belle à la surconsommation et aux cycles de fabrication destructeurs.
Rasage zéro-déchet : de quoi ai-je besoin ?
Pour un rasage zéro-déchet, de quoi avez-vous besoin ?
- Un rasoir de sécurité (la première lame est incluse) ;
- Un blaireau ;
- Un savon de rasage ou du savon de Marseille / du savon d’Alep ;
- Un bol ;
- Une huile végétale et/ou de la pierre d’Alun.
Comment se raser avec un rasoir de sûreté ?
- Commencez par rincer le bol (laissez au fond quelques gouttes d’eau chaude) ;
- Passez les poils du blaireau sous l’eau chaude puis frottez-le plusieurs fois sur le savon de rasage (les poils doivent être bien imprégnés de la racine à la pointe) ;
- Faites mousser le savon en « frottant » le blaireau dans le bol comme vous feriez monter des blancs en neige ;
- Humidifiez la zone à raser pour adoucir les poils ;
- Commencez par raser dans le sens de la pousse (pour éviter de vous couper) puis dans le sens inverse ;
- Rincez votre rasoir de sûreté à intervalles régulières pour le débarrasser des poils qui se sont pris dans la lame (de façon écologique, c’est à dire dans un fond d’eau que vous aurez laissé dans votre évier – sinon, sous l’eau du robinet) ;
- Rincez puis hydratez la zone rasée à l’aide d’une huile végétale et/ou d’une pierre d’Alun (qui va resserrer les tissus de la peau et ainsi éviter les irritations et saignements) ;
- Enfin, rincez et essuyez tous vos accessoires :
- Laissez pendre votre blaireau la tête en bas (le support en métal est fait pour ça) pour que de l’eau ne stagne pas à sa base et que les poils, à terme, ne pourrissent ;
- Dévissez votre rasoir et essuyez la lame pour éviter qu’elle ne s’oxyde.
Jonglez avec deux lames, l’une neuve, l’autre émoussée, pour raser les zones plus drues et les zones plus sensibles. En cas de coupure, appliquez un crayon hémostatique (« Hémo-Stop ») pour arrêter le saignement, puis déposez sur la zone un morceau de papier à cigarette. Vous aurez, en prime, l’impression d’être un vieux baroudeur dans un de ces vieux films en noir et blanc ;-).
Le rasoir de sécurité : avantages et inconvénients
Si je devais citer un seul inconvénient (qui ne l’est pas pour moi mais, je le sais, l’est pour d’autres), je parlerai de la préparation et de l’entretien qui demande 1 à 2 minutes supplémentaires. Il convient alors de se rappeler qu’attraper son rasoir en plastique, ouvrir la bombe de mousse à raser puis jeter le tout après quelques utilisations, a un coût écologique, économique et environnemental bien plus important que les quelques minutes grappillées.
Pour ce qui est des avantages, je citerai sans hésiter :
- L’efficacité du rasage qui est bien net et impeccable (j’ai rarement été rasée d’aussi près avec un rasoir jetable ou électrique) ;
- La douceur de la peau (grâce notamment au savon de rasage) qui ne me démange plus au bout de quelques jours à cause de la repousse, et qui ne provoque ni boutons, ni irritations ;
- L’aspect durable : le rasoir de sûreté est composé d’un manche plus ou moins long (lisse ou strié pour une meilleure prise en main), d’une tête « de sécurité » avec un peigne ouvert (à l’extérieur) ou fermé (à l’intérieur) et d’une lame simple ou double. Il est possible de racheter des pièces de rechanges pour chaque partie du rasoir ;
- L’aspect pratique : lorsque les poils se coincent entre la lame et le peigne, il suffit de dévisser la tête pour s’en débarrasser. Simple, facile et efficace !
- Le charme du rasage à l’ancienne et l’esthétique des accessoires ;
- Les économies réalisées : on investit une seule fois dans le rasoir et le blaireau, le savon de rasage tient extrêmement longtemps et les lames ne coûtent rien.
Un retour aux sources loin des clichés sexistes
Personnellement, j’en ai plus qu’assez des rayons de supermarchés où s’étalent des rasoirs pour hommes ou femmes, bleus pour les uns, roses pour les autres. Le sexisme ordinaire dans les produits de consommation m’exaspère, et c’est sans compter sur les tarifs complètement prohibitifs des recharges (têtes avec lames) vendues en magasin.
Un rasoir, par définition, est unisexe. À la question : « le rasoir de sûreté est-il réservé aux hommes » ? La réponse est non. Les rasoirs de sûretés peuvent aussi bien être employés par des hommes que par des femmes. À la question :« le rasoir de sécurité convient-il au rasage des zones sensibles (maillot et aisselles) » ? La réponse est oui ! En veillant à utiliser les lames de bases, aucun risque de se couper.
Quelle marque pour quel budget ?
Merkur Solingen (marque d’origine allemande) est l’un des derniers fabricants de rasoir de sûreté au monde. Le modèle d’entrée de gamme de ses rasoirs en métal chromé (le Merkur 23C) est disponible à un prix variant de 27€ à 32€ selon l’endroit où vous l’achetez.
C’est vers cette marque (et ce modèle) que je me suis tournée et j’en suis extrêmement contente ! Sachez qu’il existe de nombreuses autres marques sur le marché qui proposent des rasoirs de sécurité avec des manches en inox, métal chromé, bois, résine, etc. La longueur du manche et le type de tête varie également d’un modèle à un autre.
Au niveau du savon de rasage, nous avons opté pour le savon de rasage traditionnel d’Edwin Jagger au bois de Santal (en format voyage de 65g) pour les peaux normales (8,94€). Quant au blaireau, nous avons choisi un blaireau à poils synthétiques de la marque Vanguard Bluebeards Revenge (21,95€).
Ainsi, pour approximativement 60€, vous pouvez vous constituer un kit de base pour un rasage zéro déchet !
Où acheter un rasoir de sûreté sur Liège ?
Chez Sapiens-sapiens, rue du Pont 14 à Liège, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour un rasage zéro déchet !
On y vend le rasoir de sûreté 23C (entrée de gamme de la marque Merkur Solingen), une version de voyage (le Merkur Solingen 46C avec son étui en cuir) et une version réglable (le Merkur Solingen « Progress » 51C / 57C), avec un petit mécanisme à sa base permettant de régler la tension de la lame, pour épouser au mieux la peau.
Sapiens-sapiens propose également : des lames, des blaireaux en poils véritables, du savon de Marseille / du savon d’Alep, des savons à raser, des supports en métal pour blaireau, de la pierre d’Alun et des crayons hémostatiques (« Hemo-Stop »).